Modération : Chloé Ridel
Intervenant : Srećko Horvat
Crédit Photo : Brice Robert
Srećko Horvat est un philosophe de terrain et de combats, proche de Slavoj Zizek, Julian Assange et Yanis Varoufakis avec qui il a fondé le mouvement transnational Diem25.
Membre des 64 Faces de We are Europe en 2019, il interroge les interstices possibles de l’activisme et refuse la fatalité des dystopies. « Que les romans de Margaret Atwood (dont La Servante écarlate) redeviennent des fictions ! » exhorte Srećko Horvat dans son dernier livre, La poésie du futur (éditions Zulma pour la traduction française).
La crise inédite inaugurée par le XXIe siècle — migratoire, écologique, politique, financière — a largement effrité le socle de nos libertés individuelles et des idéaux démocratiques. Il convient d’agir, mais quelles sont les options face à une société de contrôle qui étouffe toute forme de solidarité au profit de l’ordre et des intérêts financiers ? Que faire, lorsque les mobilisations traditionnelles, y compris les manifestations de masse, restent sans effet ?
Srećko Horvat propose de s’inspirer de l’exemple de l’île de Vis, en Croatie, où il vit et expérimente un nouveau micro-modèle de société. Cette île fut un bastion des Partisans pendant la Seconde Guerre mondiale ; ainsi, même aux heures les plus sombres de l’Histoire, une poignée de résistants a pu faire basculer le destin d’un pays. À partir de cette expérience, Srećko Horvat offre un manuel de résistance et d’action populaire. Et si un autre monde était possible ? La poésie du futur tente d’ouvrir une voie.
Nous avons également saisi cette opportunité pour enregistrer des entretiens avec Sarah Gamrani, instigatrice du recueil de poésie « Au-delà du Club » (à lire ici), et avec Steven Van Lummel, fondateur d’un des lieux phare de La Haye, le PIP (à lire ici).